Quand on est indépendant, il n’est pas facile de se développer en tant qu’artiste mais rien n’est impossible. Cependant, la plupart des artistes signés se retrouvent parfois pris au piège par la politique du label. On connait tous la rage qu’ont les artistes. Ils veulent être en activité tout le temps, sortir des clips sur toutes leurs chansons, faire des tournées, des concerts, etc. C’est difficile d’avoir tout ça si le label où on se trouve a déjà une “star”, un artiste développé ou bien quand le label a peu de moyens financiers.
1- Être signé dans un label ne fait pas directement de l’artiste une star
Nous avons tiré notre analyse après discuté avec quelques acteurs culturels tel que : Tameu Isidore a.k.a Taphis (ancien Manager de Tenor) et de l’expérience sur le terrain. Le développement de la carrière d’un artiste prend plus ou moins du temps. Tous n’ont pas un profil de carrière ou une direction artistique pour faire d’eux des artistes populaires. Certains ont plus de chances que d’autres dans leur développement parce que réussir dans la musique n’a pas de codes universels qui marchent à 100 % pour tout le monde. Il faut aussi noter que dans notre environnement culturel précaire, les labels indépendants n’ont pas forcement les moyens de pousser les projets de tous les artistes à la même vitesse et la même hauteur.
Un fait qui n’est pas leur apanage car c’est les mêmes situations qu’on retrouve chez les Majors. C’est aussi avec la force de la créativité de chaque artiste et une bonne dose de chance qui peut aider à pousser un artiste en développement vers le succès.
2- Le Label pense d’abord à son côté business
J’ai remarqué qu’un label de musique ne peut pas investir de l’argent sur un artiste qui part de zéro, juste parce qu’il est “prometteur”. Ainsi, l’artiste doit d’abord développer sa musique autant qu’il le faut avant d’aller plus loin. S’il n’a pas une bonne fan base qui le soutient, il sera difficile pour le label de le mettre en avant. Par conséquent, l’artiste star de la maison aura toujours la priorité sur ses projets.
Selon Gervais Vianney Ngongang CEO de Big Dreams entertainment, le manager est celui qui gère la carrière d’un artiste qui le représente aussi bien dans son label qu’à l’extérieur. Il est au service de l’artiste et est rémunéré par l’artiste. Le producteur (dans le sens business) est celui qui finance tous les éléments permettant à l’artiste d’exercer son métier (studio, clip, logement…). Il supervise aussi les projets et facilite à son niveau la bonne marche des choses.
Ce que veulent les fans :
On aurait aimé voir Askia et Blaise B chez Alpha Better Records au-devant de la scène comme Mr Leo et Salatiel. De même voir Mimie, Rythmz ou Dj Zoumento chez Empire Company avoir le même boost que Magasco. Ce serait cool aussi de voir Sojip être boosté autant que l’était Locko chez Big Dreams ou Ko-C à présent.
On voit bien aussi que cela se passe même chez Universal qui a des préférences pour Toofan et Kiff No Beat par rapport aux autres artistes. Kiff No Beat comme réalisateurs de clip ont déjà eu CLARENCE PETERS plusieurs fois (qui est l’un des meilleurs réalisateur africain) et WILLIAMS THOMAS plusieurs fois aussi (qui réalise des clips pour MHD, Réseaux de NISKA et bien d’autres gros artistes en FRANCE) par rapport à Tenor qui lui n’a presque rien… Même en termes de collaboration ils ont eu Dadju, KAARIS, FIANSO (on appelle ça l’intégration dans le Fame French). Ils ont fait des tournées radios en France (MOOVE RADIO, GÉNÉRATION, OKLM RADIO…).
3- La star d’abord
Ne nous voilons pas la face; la musique est comme le football et les labels sont des équipes. Chaque équipe a sa star qui la fait rayonner tout en faisant sa fierté. Il n’est donc pas facile de mettre la star en stand-by pour se concentrer sur le “no name” (nouvel entrant). Celui-ci devra faire trois fois plus d’efforts pour se démarquer. Certains finissent souvent par partir tel le cas de Master Ocla parti de Zone2Rap, Askia parti de Alpha Better, Krys M parti de Big Dreams, Richard Bona parti d’Universal ou Negrié et Rythmz parti d’Empire Company.
4- Les artistes Stars adorent la lumière
J’ai dit plus haut que la musique et le football avaient une ressemblance. Ceci est encore un de leurs points commun. Les artistes stars aiment tellement la lumière qu’ils n’aimeraient pas rester en retrait. Ils veulent alors tout pour eux et rien pour les autres. Ce qui ne serait donc pas bon pour le nouveau qui vient de signer. Il aura ce complexe d’être inférieur et cela pourrait jouer sur son moral. Sans oublier qu’il aura des chansons qui ne verront surement jamais le jour. Surtout si on est encore sous le label (tu dois suivre la direction artistique imposée).
En conclusion, je dirais qu’il est bien d’appartenir à un label. Mais avant tout il faudrait cultiver l’esprit de patience. Car le développement d’un artiste prend du temps. Cependant, on peut aussi avoir une très bonne et brillante carrière en évoluant en indépendant. Bien que possible, il faudrait juste y croire et travailler si on possède les moyens nécessaires.